LA PRÉVENTION ET LES TRAITEMENTS 
des cancers de la gorge

La prévention des cancers de la gorge

La consommation de tabac et d’alcool est responsable de la grande majorité des cas de cancers ORL. Néanmoins, d’autres facteurs de risque sont également à souligner, notamment les virus de la famille des papillomavirus humains (HPV) ou encore l’exposition professionnelle à certaines substances (1). Il est possible de réduire le risque de développer un cancer de la gorge en évitant ces facteurs de risque.

Arrêter le tabac

La prévention du cancer de la gorge passe principalement par l’arrêt du tabac sous toutes ses formes (cigarettes, cigares, cigarillos, narguilé…) (1). L’arrêt du tabac diminue également le risque de développer d’autres maladies chroniques comme le cancer du poumon, une maladie cardiovasculaire, la broncho-pneumopathie obstructive (BPCO)… (1). Après les traitements du cancer, l’arrêt du tabac contribue à améliorer la survie.

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Arrêt du tabac : faites-vous aider

Le risque de développer un cancer augmente avec la durée pendant laquelle on a fumé. Il est donc nécessaire d’arrêter de fumer le plus tôt possible. Vous pouvez être aidé d’un professionnel de santé (médecin généraliste, médecin du travail, infirmiers, sage-femmes, kinésithérapeutes, dentistes…) qui saura vous accompagner dans votre démarche. Le site Tabac Info Service aide également les fumeurs qui souhaitent trouver la motivation pour arrêter de fumer (3).

Diminuer sa consommation d’alcool

Il n’existe pas de consommation d’alcool sans risque. En revanche, en limitant cette consommation, il est possible de diminuer le risque de développer un cancer de la gorge. L’arrêt du tabac associé à une diminution d’alcool est d’autant plus bénéfique (1).

Des repères ont été défiis afin d’établir une consommation « acceptable » d’alcool (1):

Chez l’adulte, pas plus de 10 verres d’alcool par semaine,

Sans dépasser
2 verres par jours.
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Chez les plus de 65 ans pour qui l’organisme tolère moins bien l’alcool, pas plus de 7 verres par semaine,

Sans dépasser
1 verre par jour.
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Quelques conseils

Quelques conseils peuvent être également suivis afin de maîtriser sa consommation et de réduire les risques. Pour vous faire aider ou obtenir des informations : 

Contactez Alcool Info Service au 0 980 980 930, de 8 h à 2 h, 7 jours sur 7 (appel non surtaxé, au prix d’une communication locale depuis un poste fixe)

Consultez le site Alcool Info Service 

20 ans après l’arrêt de toute consommation d’alcool, le risque de développer 
un cancer de la gorge est le même que celui des personnes qui n’ont jamais bu (1).

Connaître les expositions professionnelles

Il est important de repérer et de supprimer les risques professionnels qui peuvent être associés à un risque de cancer de la gorge. Le médecin du travail peut aider à informer et à mettre en place certaines actions pour réduire les risques (1).  

La surveillance des voies aérodigestives supérieures (VADS)

Il est nécessaire de faire examiner sa bouche et sa gorge (voies aérodigestives supérieures) par son médecin généraliste ou son dentiste au moins une fois par an (1). En effet, ces zones sont difficiles à observer soi-même et les symptômes du cancer de la gorge ne sont pas forcément spécifiques. Pourtant, détectés précocement, les cancers ORL sont de bon pronostic : les chances de guérison sont de 80 à 90% (4,5)

les traitements des cancers de la gorge

Selon la localisation de la tumeur, son stade et l’état général du patient, le traitement des cancers de la gorge repose sur la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie conventionnelle, les thérapies ciblées et l’immunothérapie. Ces traitements sont suivis par des soins complémentaires comme la rééducation orthophonique et la kinésithérapie (6).

Les traitements selon le stade

La décision du traitement du cancer de la gorge est complexe et est discutée en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). De nombreux facteurs scientifiques sont pris en compte dans le choix du protocole de traitement et notamment le stade de la maladie (7,8) :

aux stades localisés (1 et 2)

Traitements : Chirurgie et/ou radiothérapie
Parfois : curage ganglionnaire

aux stades localement avancés (3 et 4)

Traitements : Chirurgie + radiothérapie +/- chimiothérapie.
Selon la tumeur ou le traitement proposé, éventuellement une immunothérapie

Zoom sur les différents traitements : 

La chirurgie

La chirurgie a pour objectif d’enlever la tumeur et, presque systématiquement, d’effectuer un curage ganglionnaire (6,9).

Il existe différents types de chirurgie dans le traitement des cancers ORL, notamment la pharyngectomie (ablation d’une partie du pharynx), la laryngectomie partielle ou totale (ablation du larynx avec les cordes vocales) ou encore la glossectomie (ablation d’une partie ou de toute la langue) (6,9).

Le chirurgien épargne au maximum l’organe et la zone concernés par la chirurgie afin de préserver notamment la parole, la déglutition et la respiration. Une reconstruction peut être nécessaire et est toujours réalisée dans le même temps opératoire (6,9).

Pendant la chirurgie, il est possible que le chirurgien ait à pratiquer une trachéotomie. Il s’agit d’effectuer une petite incision au niveau de la trachée afin d’y insérer un tuyau souple qui permet à l’air de pénétrer dans les poumons. Cette intervention est nécessaire lorsque la respiration est impossible par la bouche ou le nez. Elle peut être provisoire ou 
définitive (6,9).

Si la totalité de la tumeur est enlevée et que la lésion est de petite taille, la chirurgie peut être le seul traitement du cancer de la gorge (6). Dans certains cas, la chirurgie peut être associée à une radiothérapie et/ou une chimiothérapie afin d’augmenter l’efficacité du traitement (6,9).

La radiothérapie

Dans le cadre du traitement contre le cancer de la gorge, la radiothérapie peut être utilisée seule ou en association avec la chimiothérapie et/ou la chirurgie (6). Elle peut également être utilisée après une chirurgie afin de limiter le risque de récidive (c’est ce que l’on appelle la radiothérapie adjuvante) (9).

La radiothérapie permet de détruire les cellules cancéreuses à l’aide de rayonnements ionisants tout en préservant autant que possible les tissus sains autour de la tumeur. Deux techniques de radiothérapie peuvent être utilisées (6) :

  • la radiothérapie externe délivre la dose de rayons nécessaire à la destruction de la tumeur à raison de 5 séances par semaine pendant 5 à 7 semaines ;
  • la curiethérapie consiste à introduire des fils radioactifs dans la tumeur, en une seule fois, ce qui nécessite plusieurs jours d’hospitalisation en chambre radioprotégée.

Les traitements médicamenteux

Les traitements médicamenteux du cancer de la gorge reposent essentiellement sur la chimiothérapie, les thérapies ciblées et l’immunothérapie. Ces traitements agissent dans l’ensemble du corps afin d’atteinte les cellules cancéreuses quelle que soit leur 
localisation (6,9).

La chimiothérapie agit sur les mécanismes de la division cellulaire tandis que les thérapies ciblées bloquent certains mécanismes spécifiques aux cellules cancéreuses (6,9).

La chimiothérapie est souvent administrée par perfusion. Une chambre implantable peut être mise en place au niveau de la clavicule afin d’éviter de trop piquer les veines. Le médecin détermine le nombre et le rythme des « cycles » de chimiothérapie, qui consistent en une alternance entre traitement et repos (9).

La chimiothérapie peut être administrée en même temps que la radiothérapie. On dit alors qu’elle est concomitante. Parfois, elle est administrée avant une chirurgie ou une radiothérapie, c’est ce que l’on appelle la chimiothérapie néoadjuvante (9). Ceci est proposé dans les cas où la tumeur est très volumineuse voire inopérable initialement.

Les thérapies ciblées ou l’immunothérapie peuvent être utilisées dans d’autres situations (9) :

  • pour les cancers des voies aérodigestives localement avancés, en association avec la radiothérapie, pour les patients qui ne peuvent pas recevoir de chimiothérapie « classique » en association avec la radiothérapie ;
  • pour les cancers des voies aérodigestives métastatiques ou récidivants, en association avec une chimiothérapie ;
  • dans le cadre d’essais thérapeutiques.

Les soins de support

Dans le cadre du traitement contre le cancer de la gorge, une prise en charge globale ayant pour objectif de traiter les conséquences du cancer et de ses traitements afin de maintenir la meilleure qualité de vie possible est mise en place (6). Ces soins de support sont réfléchis et organisés par l’ensemble de l’équipe soignante : oncologue, dentiste, orthophoniste, assistant social, kinésithérapeute, médecin traitant, enseignant en activité physique adaptée, nutritionniste… (6).  Les soins de support peuvent être dispensés au centre de soins, au domicile, ou via une association de patients (6,10).

Les soins de support spécifiques au cancer des voies aérodigestives supérieures concernent (6,10) :

  • l’aide à l’arrêt du tabac et de l’alcool ;
  • la mise en place d’un plan nutritionnel personnalisé notamment pour éviter la dénutrition, une problématique fréquente chez les patients atteints d’un cancer de la gorge ;
  • la gestion des effets indésirables liés au cancer et ses traitements (fatigue, nausée, troubles de la sexualité, troubles alimentaires…) ;
  • la prise en charge de la douleur ;
  • la mise en place d’un suivi psychologique ;
  • la consultation d’un ou une orthophoniste afin de prendre en charge les troubles liés à la chirurgie : difficultés à parler, à avaler…
  • la mise en place d’un programme d’activité physique adaptée,
  • une aide quant aux démarches administratives et financières, notamment grâce à un ou une assistant(e) social(e).
  • Ces soins de support font l’objet d’un remboursement en totalité ou en partie par l’assurance maladie. Pour plus de renseignements contactez votre Caisse d’assurance maladie.

Les traitements chirurgicaux 
et la reconstruction

Les autres traitements

EN SAVOIR PLUS SUR LA CAMPAGNE ROUGE-GORGE

1. Ameli. La prévention du cancer ORL (nez, bouche, gorge). 8 août 2024. Disponible sur : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cancer-des-voies-aerodigestives-superieures/prevention
2. U.S. Department of Health and Human Services. Smoking Cessation: A Report of the Surgeon General. Atlanta, GA: U.S. Department of Health and Human Services, Centers for Disease Control and Prevention, National Center for Chronic Disease Prevention and Health Promotion, Office on Smoking and Health; 2020.
3. Ameli. Les astuces pour arrêter de fumer et le sevrage. 10 octobre 2024. Disponible sur : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/tabac/astuces-arreter-fumer-sevrage#:~:text=Par%20téléphone%2C%20vous%20pouvez%20poser,pour%20un%20accompagnement%20100%20%25%20personnalisé.
4. Molina-Fernández E, et al. Survival Analysis in Patients whit Laryngeal Cancer : A Retrospective Cohort Study. Life (Basel). 2023 Jan 20.13(2):295. `
5. Gustave Roussy. Cancers ORL : “Prenons-les à la gorge ! ». Septembre 2022.
6. INCa. Les traitements des cancers des voies aérodigestives supérieures, collection Guides patients Cancer info, INCa. Décembre 2018.
7. Arcagy. Poumons et ORL. Cancers du larynx. Traitements selon le stade. Mise à jour le 23 septembre 2021. Disponible sur : https://www.arcagy.org/infocancer/localisations/appareil-respiratoire-orl/cancers-du-larynx/traitements/les-traitements-selon-les-stades.html/
8. American Cancer Society. Treating Laryngeal and Hypopharyngeal Cancers by Stage. Mise à jour le 21 janvier 2021.
9. Fondation ARC. Cancers des VADS : les traitements. Mise à jour le 3 juillet 2024. Disponible sur : https://www.fondation-arc.org/cancer/cancer-vads/traitement-cancer 10. Société canadienne du cancer. Soins de soutien pour le cancer du pharynx.